2024 est une année inédite en termes de scrutins. En Belgique, nous venons tout juste de remplir notre devoir citoyen, mais nous ne sommes pas seuls. Plus de 40 % de la population mondiale a été ou sera appelée à voter cette année, avec pas moins de 50 élections nationales au programme[1]. Cependant, le plat de résistance reste à venir : les élections américaines. Étant donné l’importance géopolitique et économique des États-Unis, il est difficile de faire l’impasse sur cet événement.
Élections et marchés financiers : un impact surestimé
Les stratèges financiers ne manquent pas de nous rappeler que les élections sont sources de volatilité, nous invitant à la prudence. Mais est-ce vraiment nécessaire ? En réalité, pas du tout. L’histoire du marché américain montre que les bourses sont assez indifférentes à la personnalité qui occupe le bureau ovale. Les promesses de campagne et les tumultes électoraux n’entravent en rien la longue marche en avant des marchés. C’est précisément ce qu’illustre le graphique ci-dessous.
Source : Evolution mensuelle de l’indice S&P 500. Graphique inspiré par Dimensional Financial Advisors.
Les marchés financiers peuvent réagir de manière spectaculaire à certains imprévus : crises économiques, pandémies, flambées des prix du pétrole, etc. ; mais pas aux élections. Prenons l’exemple de l’élection de Donald Trump en 2016, les marchés étaient nerveux à l’idée de sa victoire. Pourtant, le lendemain du scrutin, après une ouverture en forte baisse, les indices américains ont terminé la journée en positif. D’un point de vue boursier, la victoire surprise du milliardaire a constitué un pétard mouillé. Dans la même veine, le Brexit (2016) n’a nullement entravé la trajectoire haussière des actions, tout comme les succès électoraux de Syriza en Grèce (2015) ou du Mouvement 5 étoiles en Italie (2018).
Une année électorale n’est pas différente
Au niveau de la volatilité à court terme, une année électorale n’est pas très différente d’une année ordinaire en termes boursiers. C’est ce que démontre l’analyse de la performance annuelle moyenne du S&P 500 de 1926 à nos jours. Dès lors, pourquoi être prudents ?
Source : Rendements annuels de l’indice S&P 500
En prenant un peu de recul, le faible impact des consultations électorales n’est pas si surprenant. Une victoire de Donald Trump ou du candidat démocrate va-t-elle significativement impacter les profits de Microsoft, Apple ou Facebook ? Probablement pas. L’engouement autour des promesses de l’intelligence artificielle dépend-il d’un programme politique ? Non plus.
L’évolution des marchés est surtout dictée par la croissance économique, les profits des sociétés, l’innovation, l’inflation, et la politique des banques centrales. En un mot, le contexte économique. Malheureusement ce dernier est aussi insondable et évanescent que la mémoire de Joe Biden.
Alors, pourquoi les élections occupent-elles tant de place dans la presse financière ? Sans doute pour meubler. En effet, la plupart des sujets traités ne sont que du bruit à court terme, sans importance pour une stratégie à long terme. Cela peut être divertissant ou instructif, mais ça n’apporte aucune valeur pour un investisseur, un peu comme les potins sur les célébrités.
Diversification et long terme : la clé de la sérénité
Chez DDEL, les fonds que nous utilisons pour construire le portefeuille de nos clients offrent une exposition à plus de 13 000 actions et plus de 700 émetteurs obligataires actifs dans une multitude de secteurs à travers le monde. Avec une telle diversification, nous sommes exposés à la croissance économique mondiale à long terme et à l’innovation.
Vous pouvez donc dormir sereinement en sachant que votre portefeuille est suffisamment robuste pour traverser le temps sans devoir frénétiquement se réinventer. Peu importe qu’il y ait des élections, des nouvelles modes ou des frictions géopolitiques, il est contre-indiqué de réagir à ces stimuli générateurs d’anxiété. Ignorez toute injonction à adapter votre stratégie d’investissement en fonction de l’actualité.
Le mot de la fin revient à Charlie Munger, l’associé de Warren Buffet décédé en novembre dernier : « L’investisseur ne devient pas riche en achetant et en vendant mais en conservant (son portefeuille). ».
[1] Selon Franklin Templeton : https://www.franklintempleton.lu/insights/election-hub