En tant qu’investisseur, vous avez tout intérêt que le patrimoine de votre conseiller financier soit investi dans les mêmes instruments que vous… et qu’il paye également les mêmes frais.

Iriez-vous dans un restaurant dans lequel le chef coq ne fait pas confiance en sa cuisine au point de ne pas oser y manger ou y inviter sa famille et ses proches ? Espérons que non. Si le le chef n’a pas confiance en sa cuisine, passez votre chemin.

Assez curieusement, au niveau boursier, il est assez rare de trouver un banquier/gestionnaire qui mange le même pain que ses clients. Trop souvent, le patrimoine des banquiers est géré par une autre institution que celle qui les emploie.

Cette tendance concerne principalement les banques ou sociétés de gestion qui ont une structure de coût élevée. Dans ces institutions, les investissements rapportent malheureusement beaucoup au gestionnaire mais trop peu au client. C’est fort de ce constat que l’idée de créer DDEL avait d’ailleurs germé en 2004. Le projet d’une gestion passive à faible coût avait même dans un premier temps été proposé à plusieurs banques de la place. Sans surprise, elles n’ont pas souhaiter offrir ce service à leurs clients car pareil modèle de gestion ne leur permettait pas de générer des bénéfices suffisamment intéressants…

Depuis 1900, un portefeuille obligataire mondialement diversifié a donné un rendement annualisé réel (après inflation) de 2,1% brut.  Quand on sait que le coût moyen d’un fonds obligataire géré activement en Belgique est de 1,6% par an, on comprend que le gestionnaire se taille la plus grande part du gâteau pour ne laisser que les miettes à l’investisseur. Alors que c’est ce même investisseur qui prend tous les risques…

Une analyse réalisée par Morningstar démontre que la moitié des gestionnaires de fonds américains n’ont pas investi 1 $ dans les fonds qu’ils gèrent. Un autre élément de l’étude explique que les fonds qui ont particulièrement bien performé sont ceux dans lesquels les gestionnaires sont eux-mêmes investis…

Un conseiller financier qui détient les mêmes instruments financiers que ses clients sera confronté à la qualité de ceux-ci. Son processus de sélection ainsi que son analyse de risque et de rendement seront réalisés avec rigueur. Au final, ne subsisteront logiquement que les meilleurs instruments financiers. A ce moment-là, vous n’aurez plus aucune méfiance à propos de votre banquier ;  vous le considérerez comme un partenaire qui défend vos intérêts.

Si vous avez la chance de trouver le banquier/gestionnaire qui est prêt à vous montrer la composition de son portefeuille, posez-lui une seconde question et demandez-lui s’il paye les mêmes frais que ses clients. Si tel est le cas, vous pouvez être certain que vous payez le juste prix.

A l’avenir, lorsqu’un banquier vous offrira sa carte de visite, vous saurez quoi lui demander !