En 2023, il était difficile de ne pas entendre parler des 7 Fantastiques, ces géants technologiques américains au rendement exceptionnel. En raison de leur taille et de leur performance, elles ont agi comme une puissante locomotive, contribuant largement à la belle prestation boursière de l’année précédente. Leur augmentation à elles seules a représenté plus de 60% de la performance totale de l’indice américain S&P 500. Apple, par exemple, qui valait déjà presque 2 billions (2.000 milliards) à la fin de 2022, frôlait les 3 billions grâce à une augmentation de 45%.

 

TAILLE ET PERFORMANCE DES 7 FANTASTIQUES EN 2022 ET 2023
Table illustrating the performance of the Magnificient SevenSource : https://companiesmarketcap.com

Toutefois, il faut garder à l’esprit que ces mêmes sociétés ont connu une année 2022 calamiteuse. En conséquence, leur parcours sur 2 ans se révèle bien moins spectaculaire, souvent négatif ou proche de 0.

 

Un peu d’histoire

A en croire les analystes, rien ne pourrait freiner l’expansion perpétuelle de ces gargantuas modernes. Pourtant, la domination d’entreprises « disruptives » n’est pas un élément nouveau. Une organisation comme AT&T (American Telephone and Telegraph Company) a représenté à elle seule entre 8% et 10% de la totalité du marché américain pendant des décennies, un poids bien supérieur aux 7% d’Apple aujourd’hui.

AT&T, fondée par Alexander Graham Bell, a inventé le téléphone et a disposé pendant la plus grande partie du 20ème siècle d’un monopole total sur le réseau téléphonique en Amérique du Nord. Ses activités étaient tentaculaires et fortement intégrées, elle disposait d’une énorme division de fabrication d’équipements, a construit la plupart des infrastructures sous-marines nécessaires aux communications internationales et possédait le plus large réseau de télédistribution au monde.

De plus, il était difficile de rivaliser avec AT&T sur le terrain de l’innovation. C’est en effet dans ses laboratoires qu’ont été développées quelques-unes des plus importantes inventions du 20ème siècle. On peut citer le transistor, le laser, la cellule photovoltaïque et les fondements de l’informatique. Les travaux de recherche menés au sein de l’entreprise se sont d’ailleurs vus récompensés par pas moins de 10 prix Nobel.

Sans l’intervention du Département de Justice américain en 1956, lui interdisant de se lancer dans la vente d’ordinateurs, AT&T serait probablement devenue, qui plus est, un géant de l’informatique. Malgré ce revers, la situation monopolistique du groupe perdura jusqu’en 1982 où le Département de Justice parvint à imposer sa scission en sept opérateurs téléphoniques indépendants.

L’histoire de sociétés comme AT&T, mais aussi General Electric, IBM, General Motors et bien d’autres démontre que l’existence d’entreprises hégémoniques n’est nullement inédite. Les chiffres nous le confirment lorsque l’on considère le poids des 10 plus grands établissements dans la capitalisation totale des Etats-Unis. Ce dernier a en effet déjà dépassé celui observé à l’heure actuelle (30,9%).

 

EVOLUTION DU TOP 10 PAR DÉCÉNNIE SUR LE MARCHÉ AMÉRICAIN

Source : Dimensional Fund Advisors

 

Une sous-performance chronique

Cependant, en dépit de leur succès commercial, investir dans ces grands groupes s’est souvent avéré être une stratégie décevante. En effet, la prestation moyenne du top 10 sur presque 100 années d’observation est inférieure à celle du marché. Ces sociétés connaissent des performances extraordinaires avant de se hisser dans le top du classement, mais une fois installées, leur rendement décroit, comme illustré dans le graphique ci-dessous. Depuis 1927, le top 10 a enregistré une performance annuelle moyenne 1,5% inférieure à celle du marché américain dans son ensemble.

 

SURPERFORMANCE ANNUELLE MOYENNE DES SOCIÉTÉS AVANT ET APRÈS LA PREMIÈRE ANNÉE OÙ ELLES ONT INTÉGRÉ LE TOP 10 AUX ETATS-UNIS
Comparaison avec l’indice Fama/French Total US Market Research, 1927-2022
Source : Dimensional Fund Advisors

Par conséquent, placer ses deniers dans les actions d’entreprises qui parviennent à trouver leur place dans le top 10 peut être lucratif, à condition de le faire avant qu’elles n’y arrivent, pas après. Et il n’y a aucune raison de penser que la situation sera différente pour les nouvelles coqueluches du marché.

 

Notre proposition

Chez DDEL, notre stratégie d’investissement consiste à surpondérer les sociétés “bon marché”, de petite taille et avec une haute profitabilité. Les 7 Fantastiques sont des entités chères et gigantesques. Dès lors, bien qu’elles fassent partie des plus larges positions du fonds actions que nous utilisons, ce dernier y est moins exposé qu’un indice mondial. Cette sous-pondération a engendré un retard par rapport à l’indice en 2023, mais elle a contribué à une performance plus stable en 2022. Sur base de ce qui a été expliqué ci-dessus, nous pensons que notre approche devrait offrir de meilleurs résultats sur le long terme.

 

PERFORMANCE DE LA POCHE ACTIONS SUR 2 ANS

Source : Dimensional Fund Advisors

 

En conclusion, les 7 Fantastiques ne sont peut-être pas les actions stars de 2023, mais plutôt vos dévoués gestionnaires chez DDEL, cherchant continuellement à vous offrir la meilleure expérience d’investissement possible.