Les médias financiers attisent périodiquement l’inquiétude des investisseurs en suggérant que les lois de la physique s’appliquent aux marchés financiers – “ce qui monte doit redescendre”. Jusqu’à preuve du contraire, les entreprises ne sont pas soumises aux lois de la gravité. Ce sont simplement des entités en quête de profits et/ou de dividendes.
Les investisseurs se retrouvent souvent démunis face aux prix records des actions. Ils sont satisfaits de voir la valeur de leurs actions s’apprécier mais craignent toujours l’imminence d’une correction. Ils sont réticents à (ré)investir, car le mantra traditionnel “acheter bas, vendre haut” suggère qu’investir à un prix élevé est nécessairement synonyme de “mauvaise affaire”.
Contrairement à la croyance populaire, les lois de Newton ne s’appliquent pas aux marchés financiers. ” Les actions reviennent sur terre “, titrait en première page le Wall Street Journal en 2012. ” Science étrange : Wall Street annule la loi de la gravité “, titrait Barron’s en 2017.
Quotidiennement, des milliers d’entrepreneurs créent de la valeur. Tout en étant pourvoyeur d’emplois, générateur de biens et services, ils essayent de maximiser leur retour sur investissement. Même si certaines entreprises innovantes peuvent échouer, l’histoire prouve amplement que les investisseurs du monde entier sont récompensés pour les capitaux qu’ils injectent dans l’économie.
La valorisation d’une action aujourd’hui reflète le jugement collectif des investisseurs sur la probabilité des bénéfices de demain. Dans leur quête de rendements positifs, les investisseurs réévaluent les actions chaque jour sur la base de nouvelles informations. Il est difficile d’imaginer un scénario dans lequel les parties investissent dans l’espoir de perdre de l’argent. Sinon, il n’y aurait pas de transactions.
Les investisseurs devraient traiter les sommets boursiers sans appréhension, ni inquiétude, mais plutôt avec indifférence. Comme les actions ont un rendement attendu positif, atteindre de nouveaux sommets avec une certaine régularité ne correspond-il pas exactement au résultat espéré par l’investisseur?
Au cours de la période allant de 1926 à 2020, l’indice S&P 500 a atteint un sommet dans plus de 30 % des observations mensuelles.
Concernant le point d’entrée dans le marché, il est frappant de conster que les achats d’actions à un sommet historique ou après une forte baisse ont, en moyenne, généré des rendements similaires, comme le montre l’illustration ci-dessous.
L’être humain est ainsi fait qu’il est conditionné à penser qu’une hausse des marchés est nécessairement suivie d’une baisse, le poussant à entreprendre des aménagements au niveau de son portefeuille. Les données historiques démontrent toutefois que pareils signaux n’existent que dans notre imagination et que tout effort visant à soi-disant améliorer son rendement est généralement destructeur de valeur.
Les investisseurs devraient se consoler et comprendre que les cours de bourse à la hausse ne sont pas soumis à la gravité. C’est simplement la preuve que le système fonctionne comme nous l’espérons, rien de plus.