Tout le monde connait Warren Buffet, cet investisseur à succès régulièrement placé dans le top 3 des hommes les plus riches du monde grâce aux excellentes performances de son Holding Berkshire Hathaway. Tout gestionnaire actif qu’il soit, il n’a jamais pourtant caché un certain dégout pour les professionnels de la gestion (active) qui spéculent avec l’argent de leur client et qui se rémunèrent grassement sur leur dos.

Il est persuadé que la performance d’un amateur qui investit de manière passive (i.e. sans spéculer) sera meilleure à long terme que la performance d’un professionnel qui investit de manière active.

Pour prouver ses dire, il a organisé il y a dix ans, un pari avec les gestionnaires de Hedge Funds (fonds extrêmement dynamiques).

Un pari gagnant ?

Warren Buffet a lancé son pari publiquement en 2007. Il cherchait des gestionnaires capables de battre l’indice boursier S&P 500 sur une période de dix ans. Pour y parvenir, ces gestionnaires étaient invités à sélectionner cinq Hedge Funds et devaient obligatoirement y investir leurs propres avoirs. Les 500.000$ de gains issus du pari seraient redistribués à une œuvre caritative.

« Rétrospectivement, j’espérais un défilé de gestionnaires de fonds venant défendre leur gestion …”, écrit Buffett en 2016 aux actionnaires de Berkshire Hathaway. Quoi de plus normal d’ailleurs quand on prétend placer le patrimoine de ses clients et leur promettre des rendements supérieurs à l’indice ? Buffet aurait sans doute eu droit à « son défilé de gestionnaires » s’il ne les avait pas obligés à investir leur propre argent…

Au final, un seul gestionnaire a relevé le défi : Ted Seides. Il a donc choisi cinq Hedge Fund pour concurrencer le fonds indiciel choisi par Buffet.

Sauf surprise de dernière minute, le pari qui s’achève le 31 décembre de cette année est en passe d’être remporté par Warren Buffet. Pour les années 2008 à 2016, les cinq fonds ont délivré les performances suivantes :

Fonds A : 8,7%,

Fonds B : 28,3%

Fonds C : 62,8%,

Fonds D : 2,9%

Fonds E : 7,5 %.

Le fonds indiciel reproduisant l’indice S&P 500 a, quant à lui, gagné 85,4 %.

Le rendement annualisé du fonds indiciel a été de 7,4 % durant la période. En comparaison, le rendement annualisé moyen des cinq fonds (Hedge Funds) a été seulement de 2,2 %.

Comment expliquer une telle différence ?

La piètre performance réalisée par les cinq fonds s’explique en grande partie par une diversification peu efficiente et par des frais totalement disproportionnés. Ceux-ci étaient à ce point élevés que Warren Buffet estime qu’ils ont rongé 60 % des gains réalisés par les cinq fonds. Pour cette raison, il conseille aux investisseurs de faire confiance au gestionnaire qui effectue peu de transactions dans les portefeuilles de ses clients et qui surtout n’est pas trop gourmand dans ses tarifs.

Conclusion

Warren Buffet estime que tout investisseur (professionnel ou non) ne devrait pas essayer de spéculer sur des valeurs individuelles mais plutôt investir dans des fonds indiciels à faibles coûts. Tellement persuadé de l’efficience de la gestion passive, Buffet a même prévu dans son testament que le patrimoine qu’il lèguera à son épouse devra être investi uniquement dans fonds indiciels.

Même si Warren Buffet s’est limité à investir dans l’indice américain S&P 500, son approche est identique à la philosophie de gestion globale et non spéculative prônée par DDEL.

Buffet admet que certains investisseurs particulièrement talentueux parviennent parfois à battre les indices sur de longues périodes. Le problème, c’est qu’une grande proportion de ceux qui tentent de le faire échouent : «La probabilité est très élevée que votre gestionnaire ne sera pas l’exception qui obtiendra de bons résultats», prévient-il.

Pour le pari, on attendra début janvier pour la remise des prix…